«Nihao Mars»: la Chine réussit à poser un robot sur la planète rouge

Publié le Dimanche 16 Mai 2021 à 17h13

Modifié le dimanche 16 mai 2021 à 17h13

La Chine a lancé en juillet 2020 à partir de sa mission terrestre inhabitée « Tianwen-1 », du nom de l’avion qui a été envoyé dans l’espace. Il se compose de trois éléments: un orbiteur (qui tourne autour de Mars), un atterrisseur (qui a atterri sur la planète rouge samedi) et au-dessus d’un robot télécommandé, « Zhurong ».

L’atterrissage « Tianwen-1 » a eu lieu samedi à 7h18 heure de Pékin (11h18 GMT vendredi) dans une zone de la planète rouge appelée « Utopia Planitia », une vaste plaine située dans l’hémisphère nord. Mars, a indiqué l’agence spatiale chinoise (CNSA).

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Atterrissage critique

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Avec des blouses de laboratoire devant l’écran de contrôle, les ingénieurs du programme spatial chinois ont applaudi la nouvelle. Certains s’étreignirent joyeusement. La télévision publique CCTV a diffusé un numéro spécial intitulé « Nihao Huoxing » (Bonjour mars) et le président chinois Xi Jinping a transmis ses félicitations.

Atterrir sur la planète rouge était loin d’être facile: dans le passé, de nombreuses missions européennes, soviétiques et américaines ont échoué. En 2011, la Chine a tenté d’envoyer une enquête sur Mars, lors d’une mission conjointe avec la Russie. Mais ces tentatives ont échoué et Pékin a depuis décidé de se lancer seul dans l’aventure.

En février, « Tianwen-1 » s’est mis en orbite autour de Mars et a réussi à prendre des photos. Tôt samedi, les Chinois ont réussi à faire atterrir l’atterrisseur, ce qui aurait dû permettre au robot « Zhurong » de s’échapper. Réaliser ces trois opérations lors d’une mission d’inauguration sur Mars est une première mondiale.

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Quelques mois après la Nasa

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L’arrivée sur la planète rouge est un moment critique. Une fois dans l’atmosphère martienne, le module d’atterrissage « Tianwen-1 » a déployé un parachute pour déclencher un atterrissage dangereux de plusieurs minutes, a indiqué l’agence spatiale. Le module est ensuite stabilisé à 100 m au-dessus de la surface pour identifier les obstacles, puis atterrit.

Et l’atterrisseur a manoeuvré pour «atterrir seul», a souligné Chen Lan, analyste du site Web Go-Taikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois. Car compte tenu de la distance de la Terre, le signal émis par Mars a mis « 18 minutes ÷ avant d’atteindre les ingénieurs, selon les médias chinois. En raison de la latence, » si quelque chose ne va pas, personne sur Terre ne peut aider « , a déclaré Chen à l’AFP.

Pesant environ 240 kg, « Zhurong » effectuera une analyse du sol et de l’atmosphère, prendra des photos et cartographiera la planète rouge. La Chine a déjà une expérience dans ce domaine: elle a lancé deux petits robots sur la Lune, «Jade Rabbit» 1 et 2 – respectivement conservés en 2013 et 2019. Les missions sur Mars devraient également rechercher d’éventuels signes de vie passée.

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Dans le premier message publié samedi soir sur le réseau social Weibo, le robot «Zhurong» a salué son «Ami de la Terre». « Je suis toujours dans la nacelle d’atterrissage » et « j’ai hâte de découvrir ce qui se trouve sur Mars », a-t-il écrit sur son compte officiel.

« Zhurong » est équipé de panneaux solaires pour fournir de l’électricité et fonctionnera pendant trois mois. Le robot est également équipé de caméras, de radars et de lasers qui lui permettent d’étudier spécifiquement son environnement et d’analyser la composition des roches de Mars.

Une station spatiale d’ici 2022

Il est arrivé sur Mars quelques mois après Perseverance, le rover de la NASA, l’agence spatiale américaine, a atterri le 18 février en mission pour trouver des preuves de la vie passée.

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Le nom « Zhurong » a été choisi après une enquête en ligne et fait référence au dieu du feu dans la mythologie chinoise. Un symbolisme justifié par le nom chinois Mars: « huoxing », signifiant littéralement « planète de feu ».

Sources :

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