Le magazine «Epsiloon», lancé par des anciens journalistes de Science et Vie, en kiosque au mois de juin

Publié le lundi 10 mai 2021 à 11:19

Mis à jour le lundi 10 mai 2021 à 11:19

Belle revanche: ayant quitté Science et Vie pour protéger leur indépendance éditoriale, une dizaine de journalistes lanceront un nouveau mensuel scientifique, « Epsiloon », fin juin, avec l’ambition de dépoussiérer un genre indiscernable de leur « ancien journal » respectueux « .

Leur projet, animé par le spécialiste de la presse jeunesse Unique Heritage Media (UHM), a été dévoilé lundi. Fin mars, neuf journalistes travaillant pour Science et Vie, dont la quasi-totalité des éditeurs titulaires, avaient officialisé leur démission en raison de désaccords avec le groupe sulfureux Reworld Media, propriétaire du titre depuis l’été 2019.

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Ils ont particulièrement regretté le manque de personnel et la perte de contrôle du site Internet du magazine, qui a été confié à des gestionnaires de contenu non journalistes qui accumulent les erreurs.

Plus moderne et plus dynamique 

Plus moderne et plus dynamique 

Ils ont tous décidé de se lancer dans l’aventure Epsiloon aux côtés d’Hervé Poirier, l’ancien directeur éditorial de Science et Vie parti l’automne dernier après 21 ans dans la maison, et Mathilde Fontez, l’ancienne rédactrice en chef adjointe qui a suivi en janvier. Au total, une quinzaine de journalistes – qui ont tous travaillé avec Science et Vie – dont 8 permanents y participent, a expliqué ce tandem à l’AFP.

Astronomie, climat, technologie, archéologie … Leur nouvelle publication interrogera chaque mois « une centaine de scientifiques » et explorera « le monde à toutes les échelles, de l’infini à l’infini, du phénomène le plus élémentaire au plus complexe, du plus profond au plus léger », promet un communiqué de presse.

D’où son nom, une référence à la lettre grecque qui, en mathématiques, « signifie le tout petit » et le « terriblement grand », avec le double O, une innovation orthographique qui permet un logo en forme de symbole?, Que n représente infini l.

Avec son modèle «plus épuré» qui met «les histoires au premier plan», Espiloon se veut «plus moderne» et «dynamique» que Science et Vie, selon Mathilde Fontez.

Parmi les sujets abordés dans le premier numéro se trouve une « histoire drôle » sur « l’adolescence générale » découverte par des éthologues (experts en comportement des espèces animales), où l’on apprend que « les souris adolescentes abusent de l’alcool » tandis que « les chimpanzés adolescents adorent sortir en groupe », concernant Hervé Poirier.

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Campagne de pré-abonnements 

Campagne de pré-abonnements 

La section «Pop Science» fera la part belle aux expositions scientifiques amusantes, tandis que la section «Labyrinthe» expliquera, par exemple, «pourquoi on ne comprend rien à la 5G». Mettant moins l’accent sur les avancées scientifiques, «nous allons nous vanter beaucoup plus que notre vieille revue respectée», assure Hervé Poirier, présentant son équipe comme des «conteurs» plutôt que comme des enseignants.

Vendu à 4,90 euros, le premier numéro sera imprimé à 100 000 exemplaires, par l’AFP Emmanuel Mounier, président et fondateur de l’UHM (Le Journal de Mickey, National Geographic Kids…), polytechnicien et lecteur avide de Science et de la Vie «depuis l’âge de 10 », qui a remporté le projet après avoir rencontré Hervé Poirier en début d’année.

Une campagne de pré-abonnement est également lancée du lundi 10 juin sur la plateforme de financement participatif Ulule, avec un objectif affiché de 1500 abonnés, Emmanuel Mounier visant plutôt 5000. Mais il faudra « 25 000 » dans la saison pour garantir la rentabilité du titre. , dans lequel l’UHM investit «un peu plus d’un million d’euros».

La tâche n’est en aucun cas impossible compte tenu des «plus de 300 000 abonnés» de Science et Vie et Sciences et Avenir, souligne-t-il. En cas de succès, des produits spéciaux, un site web ou des podcasts seront développés l’année prochaine …

Ce lancement est soutenu par une série de personnalités, de l’astrophysicienne Françoise Combes au mathématicien Cédric Villani, en passant par le designer Philippe Starck, l’acteur Thierry Lhermitte et l’explorateur-médecin Jean-Louis Etienne.

De nombreuses voix se sont élevées à la fin de l’année dernière pour défendre Science et Vie, une publication centenaire respectée par le public et les chercheurs. Une pétition lancée par l’économiste Julia Cagé a recueilli près de 28 000 signatures.

Sources :

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