Don de corps à la science : Frédéric Dardel, l’ancien président de l’université Paris-Descartes, mis en examen

L’institution et deux préparateurs sont déjà accusés d' »atteinte à l’intégrité des cadavres » dans le scandale du Centre du don de la rue des Saints-Pères.

L’université Paris-Descartes et deux préparateurs ont déjà été inculpés dans cette affaire. L’ancien recteur de l’université Paris-Descartes, Frédéric Dardel, a été inculpé vendredi 4 juin pour « atteinte à l’intégrité physique d’un cadavre » dans une enquête sur les conditions de stockage obscènes de corps donnés à la science au Centre de don de corps (CDC) , a annoncé lundi le procureur de Paris Le Monde, confirmant l’information de l’Agence France-Presse (AFP).

« Au cours de ses sept années de mandat », qui a débuté début 2012, « Frédéric Dardel n’a été inculpé en tant que président que pour deux ans », a indiqué à l’AFP son avocate Marie-Alix Canu.-Bernard. «Mais il n’arrêtait pas de demander du crédit. Notamment à cause de la rénovation du Centre du don de corps, en vain, qui prouve, comme pour d’autres services publics essentiels, l’incurie évidente de l’État », a-t-elle ajouté.

Dépouilles putréfiées et rongées par les souris

Dépouilles putréfiées et rongées par les souris

Après la mise en examen de l’Université de Paris – la nouvelle entité de fusion de janvier 2020 Paris-Descartes et Paris-Diderot – et des deux rédacteurs d’actes d’accusation, l’acte d’accusation de M. Dardel est le quatrième article divulgué connu publié fin 2019 dans L’Express évoquant une fosse commune des restes de milliers de personnes qui ont fait don de leur corps à la science.

Chambres en ruine, dépouilles pourries mangées par les souris, soupçons de marchandisation des corps… Ces révélations ont poussé la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal à ordonner la fermeture du « temple de l’anatomie française », fondé en 1953 et qui a reçu plusieurs centaines corps chaque année.

En juin 2020, une enquête administrative a révélé que l’université Paris-Descartes était responsable de « fautes graves » dans la gestion de la CDC.

Le rapport mentionnait notamment la « perte de repères… parmi les préparateurs et les intervenants » sur les corps et s’interrogeait sur la « volonté de blesser ou d’endommager les cadavres » de « certains préparateurs ».

L’université de Paris a été mise en examen le 15 avril. Cent soixante-dix proches du défunt ont porté plainte contre X devant le parquet de Paris.

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